Heiva des écoles : le programme de la deuxième semaine

PAPEETE, le 29 mai 2017 - Jusqu'à dimanche, la 23e édition du Heiva des écoles accueillera au total 38 formations sur la scène du grand théâtre de la Maison de la culture. Danse tahitienne, 'ukulele et percussions traditionnelles, les élèves ont à cœur de montrer à leurs aînés que la relève est assurée ! Découvrez tout le programme de la deuxième semaine, qui commence mercredi soir.


Mercredi, place à la deuxième semaine du Heiva des écoles de danse et de musiques traditionnelles, un rendez-vous culturel devenu incontournable qui a connu un essor remarquable depuis sa création en 1994, dans le cadre des deuxièmes Jeux de la Francophonie. L'engouement pour le 'ori tahiti est toujours plus fort au fenua, puisque 38 formations présenteront un spectacle de fin d'année lors de cette 23e édition.

Les élèves sont issus de Tahiti bien sûr, mais également de Moorea, Raiatea, Bora Bora, Rangiroa et même des Marquises, pour la première fois. Cette année, toutes les formations se produiront sur les planches du grand théâtre de la Maison de la culture, en raison de l’organisation sur l’esplanade basse de To'atā du championnat du monde scolaire de beach volley aux mêmes dates. Autre nouveauté, les soirées sont désormais fractionnées en deux séances, hormis celle de demain.

Parmi les prestations, le public pourra découvrir, par exemple, Tamarii Poerava (Faa'a le 2 juin et Taravao le 3 juin), l’école de danse de Moeata Laughlin, qui transmet sa passion depuis 27 ans et participe chaque année. Depuis trois ans, elle organise aussi son concours de danse "solo" dans sa salle de Taravao. Par ailleurs, Hinatea Colombani, la directrice de l'école de danse Matehaunui, présentera le 2 juin un thème sur la navigation ancestrale. Élève de Makau Foster, Mamie Louise et Mehiti Hart, la jeune femme a créé sa structure à Papara en 2008, puis le centre culturel 'Arioi en 2016, où elle enseigne une véritable philosophie de vie au travers des disciplines traditionnelles proposées. Venez soutenir ces jeunes artistes, ils sont la relève de demain.

"Depuis 1994, je participe au Heiva des écoles et, à chaque fois, j’éprouve le même plaisir de voir les parents en joie. Mes premiers élèves dansent toujours avec moi et aujourd’hui leurs enfants viennent danser aussi, nous sommes devenus une famille. Certains sont désormais professeurs comme Tuaiana, Vairani, Mateata, Augusta… Quand j’ai démarré à Taravao, il n’y avait que deux écoles ; maintenant, il y en a sept, dont trois ont été ouvertes par mes élèves. C’est formidable, le fruit est là ! Pour ma part, je n’ai pas de thème, nous montrons ce que les enfants ont appris ; ce qui est bien, c’est que je choisis mes chansons, parfois même je m’inspire d’un parent qui fredonne une musique qui m’a touchée… Je travaille comme ça. Mes élèves sont libres, mais je veille à la maîtrise de la technique. Cette année, j’ai 16 petits, âgés de 4 à 6 ans, qui vont faire plus de numéros que les grands, cela changera par rapport aux éditions précédentes. Je vis toujours plus fort la danse tahitienne d’autant que mes enfants partagent tout cela avec moi ; surtout cette année, ma petite-fille va monter sur scène, elle a même fait l’Olympia [le 16 avril dernier, avec son grand-père John Gabilou, NDLR]. Je suis heureuse de transmettre le 'ori tahiti, je me sens rajeunir !"

"Nous participons au Heiva des écoles depuis 2009. En 2016, c'est un thème plus personnel que j'ai travaillé avec les élèves, un thème rempli d'émotions. En effet, j'ai perdu ma grand-mère l'année dernière, c'était une année difficile émotionnellement et je voulais exprimer mon amour à cette femme que j'admire tant et qui m'a beaucoup enseigné. Notre thème "L'amour à ma mère, l'amour à ma Terre" m'a permis de donner des pas, des gestes à ma douleur. Je voulais produire un spectacle en toute intimité, mais pas sur To'atā. Nous l'avons présenté gratuitement à Papara, là où est mon "pū fenua", mon placenta qui est mon attachement à ma famille, à ma grand-mère. À la fin du gala, le soir-même, l'envie de prendre le large m'est venue. Et j'ai alors dévoilé à mon cercle de proches le thème de cette année : "'A fano 'a fano ra", la navigation ancestrale. Il s'agit d'apprendre à lire les chemins d'étoiles, tailler une pirogue, tresser les voiles, connaître les directions des vents et des courants… Parmi les 128 élèves qui seront sur scène, ceux de 'ukulele et de percussions traditionnelles ouvriront le spectacle, puis les hīmene et les danses de 'ori tahiti suivront."

Jusqu'au 4 juin
Grand théâtre de la Maison de la culture
Tarif à la séance : 1 500 Fcfp (adulte) ; 1 000 Fcfp (moins de 12 ans)
Billets en vente aux guichets de la Maison de la culture, en ligne sur www.maisondelaculture.pf (majoration de 100 Fcfp) et sur place une heure avant les soirées